5 - QUELQUES CONSEILS DE
RÉALISATION
5.1 - Graphisme simple, efficace et
adapté au thème
5.1.1
- Un exemple de la vie quotidienne : typographie et
ergonomie
5.1.2
- La lisibilité
5.1.3
- La hiérarchie
5.1.4
- L'unité de la mise en page
5.1.5
- L'organisation de l'écran
5.1.6
- Les éléments à
définir
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5.1 - Graphisme simple,
efficace
et adapté au thème
Lorsqu'on leur parle graphisme, la plupart des gens
pensent à des images, plus ou moins rigolotes (petits
Mickeys pour animer un texte), plus ou moins
esthétiques (version David Hamilton ou Andy Warhol,
selon l'ambiance désirée). Ça, ce n'est
pas du graphisme, c'est de l'illustration. Les illustrations
ne sont qu'un des éléments du graphisme :
un bon graphiste est aussi un illustrateur ; un
illustrateur n'est pas forcément un graphiste.
Qu'est-ce que le graphisme, alors ? C'est un
ensemble de techniques visant à soutenir la structure
d'un texte, ou d'un ensemble de textes, afin d'en faciliter
la lecture et la compréhension, tout en donnant
une cohérence visuelle esthétique à
l'ensemble, en adécuation avec le style
utilisé dans les textes et le lectorat visé.
Voyez la presse : le type de mise en page et les
éléments du graphisme vous donnent
déjà une idée du genre d'information
que vous trouverez dans une revue, qu'elle soit sobre et
mesurée, ou au contraire aguicheuse et
sensationnaliste (1).
Il y a un graphiste (en l'occurence, un directeur
artistique, la version et la paye au-dessus) à
l'origine de la refonte de la maquette du journal Le
Monde (et pourtant ça manque d'illustrations, non
?), des maquettes de la presse magazine (vous savez
distinguer, n'est-ce pas, d'un coup d'il par dessus
l'épaule de votre voisin, s'il lit Gala ou
Télérama), même du texte que vous
parcourez en ce moment. C'est sciemment que je ne vous
propose ici que des exemples de la presse et de
l'édition : votre site web se compose, comme ces
médias, d'un ensemble de textes
complétés (ou non) par des images.
Je ne prétends pas, dans les quelques pages qui
suivent, faire de vous un graphiste : mais j'aimerais
vraiment vous montrer comment et pourquoi ça
"fonctionne", pour reprendre le vocabulaire de la
profession. J'espère ainsi vous aider à
regarder le graphisme d'autres sites d'un il plus
connaisseur, afin que vous empruntiez des solutions qui
marchent et s'adaptent à votre cas particulier.
En ouvrant l'oeil, vous apprendrez à
reconnaître les grandes tendances qui régissent
l'occupation de l'espace (celui de l'écran), la
présentation de la navigation, l'espace laissé
à l'information, les couleurs utilisées,
l'emplacement de différents
éléments... : il n'y a pas dans ce
domaine de tables de la loi édictées par les
"gourous" du graphisme ou de l'ergonomie, sur le web, mais
une lente évolution des sites, vers un confort de
lecture et une efficacité de recherche accrus, pour
les lecteurs, accompagnés d'un effet de mode certain
mais également adapté à un lectorat
tout à la fois plus à l'aise (dans son
maniement du web) et plus exigeant (on "surfe" moins,
maintenant que le web est devenu un outil et qu'on y cherche
une information précise).
Quelques exemples : la navigation est
généralement placée à gauche de
la page, ou en haut. C'est logique, car ces deux espaces
sont apparents, quelle que soit la taille de l'écran.
Mais ces emplacements sont également le produit de
nos pratiques de lecture, de la gauche vers la droite, et du
haut vers le bas. En balayant la page du regard, ces deux
espaces sont "acquis" dès le départ, tout en
n'occupant pas l'espace de réflexion, qui se trouve
à la suite du parcours de lecture, vers le bas et la
droite, et comprend habituellement le contenu informatif de
la page. On retrouve là la pratique des quotidiens,
avec le titre en haut, le sommaire sur un côté,
et l'espace de lecture au milieu.
Une autre habitude, développée ces derniers
temps : l'espace du haut est souvent occupé par
une bannière publicitaire (sa taille standard :
468 x 60 pixels). Un grand nombre de lecteurs ont pris
l'habitude de "glisser" sur cet espace, et de ne pas le
lire : évitez donc, en haut de vos pages, de
placer une image ou une information ressemblant à ces
bandeaux...
Ce que vos lecteurs ont appris en naviguant sur le web,
dans leur pratique d'autres sites, et acquis en terme
d'habitudes, ils n'ont plus à le réinventer en
visitant le vôtre, et vont plus rapidement droit au
but. Voilà pour l'efficacité obtenue en
reproduisant les pratiques des autres sites. Quant à
l'innovation, c'est elle qui est à la base de la
diversité du web, je n'aurai donc rien contre...
En suivant ces recommandations, vous éviterez les
écueils majeurs. Sinon, un seul conseil : faites
simple, discret et fonctionnel !

5.1.1 - Un exemple de la vie
quotidienne : typographie et ergonomie
La typographie, c'est-à-dire le travail sur la
présentation du texte grâce aux variables
concernant la lettre (type de caractère, corps,
interlignage, couleur, niveaux de titres, etc.) est un
élément fondamental d'ergonomie (2)
appliquée à la compréhension d'un
texte. Prenons l'exemple d'un livre technique, donc
pédagogique, où le rendu du raisonnement, de
l'organisation de la pensée est primordial. La
matière de l'ouvrage est divisée en chapitres,
puis en sous-chapitres, puis en sous-sous-chapitres,
etc.
Il existe plusieurs méthodes pour rendre visible
cette architecture :
- on peut structurer l'énoncé des titres et
des sous-titres. Par exemple, dans le texte que vous lisez,
j'ai utilisé des chiffres (1, 2, 3, etc.) pour
différencier les chapitres ; puis, à
l'intérieur de chaque chapitre, j'ai nommé les
sous-chapitres : 1.1, 1.2, 1.3, etc. ; enfin, les
sous-sous-chapitres 1.1.1, 1.1.2, 1.1.3, etc. ;
- on peut également renforcer l'ordre des titres
et des sous-titres par le graphisme : chaque niveau est
représenté par une typographie dont
l'apparence définit clairement la place dans la
hiérarchie. Par exemple, des titres en majuscules,
centrés au milieu de la page, pour les noms de
chapitre. Des sous-titres en minuscules et gras, dans un
corps assez important, pour les sous-chapitres. Des
sous-sous-titres en minuscules, dans un corps moindre, mais
séparés du paragraphe précédent
par un espace blanc, pour les sous-sous-chapitres...
La reconnaissance et la mémorisation de ce code
graphique (qui s'enrichit énormément dans la
presse) fait partie intégrante de notre culture de
lecteur, et ce dès nos livres scolaires. Eliminez
cette aide visuelle, rendez-la inopérante et confuse,
et votre texte technique sera beaucoup plus difficile
à lire. L'évidence de la structure aide
à la compréhension de l'enchaînement des
idées et donc à leur mémorisation.
Il y a bien d'autres éléments qui
concourent à guider l'il du lecteur dans son
parcours et à lui indiquer la structure de
l'idée dans l'espace de la page : l'utilisation
des couleurs (et du blanc), dans la typographie ou comme
fond, le morcellement de l'espace total en sous-espaces,
l'utilisation d'illustrations, de filets (ces lignes noires
qui entourent ou séparent les textes)... Amusez-vous
à analyser les pages de votre journal
préféré !
Le graphisme, dans le web, va intervenir dans la "mise en
écran" (pour paraphraser la notion de "mise en page"
propre à l'édition sur papier). Nous avons
étudié, tout au long du chapitre 3,
l'importance de la réflexion en ce qui concerne
l'architecture de votre information : il faut maintenant
travailler à ce que l'aspect de vos pages web
soutienne cette hiérarchie, grâce à un
graphisme réfléchi. Je tâche ici de vous
donner quelques conseils de bon sens ; les
recommandations de l'annexe 3 sur l'ergonomie sont
également à garder à l'esprit.
Le web est jeune, et l'on découvre ses
spécificités, ses contraintes, ses
atouts : les graphistes professionnels travaillent
encore à rechercher un style propre à ce
nouveau media, on voit des modes s'installer puis
disparaître. Un seul conseil, si vous n'êtes pas
graphiste : déterminez ce que vous voulez dire,
et dites-le simplement. Recherchez des sites similaires,
sachez les analyser et les apprécier, et
inspirez-vous en. On trouve actuellement en librairie de
grands livres avec beaucoup de couleurs, fort chers, qui
vous proposent un choix des "meilleurs sites du web". Il
s'agit souvent d'une simple reproduction de la page
d'acccueil de ces sites : pas de réflexion sur
la structure, la navigation, les possibilités
d'accès ou la rapidité de chargement. A
éviter. Vous aurez aussi vite fait, et à
moindre coût, de feuilleter le web en ligne avec votre
propre grille de lecture.
En bibliographie, quelques rares livres intelligents
(3) abordant ce thème.
A ce niveau de votre réflexion, vous avez
déjà bien avancé. Structure,
informations et bonnes résolutions sont là,
rangées à côté de vos crayons de
couleur. Alors, surtout, n'oubliez pas les premières
au bénéfice des seconds. Dès le
début, nous avons pris pour base que l'information
était votre préoccupation principale. Le site
d'une association n'est pas un site publicitaire, qui doit
attirer et retenir le client en lui proposant non pas un
contenu, mais un produit : au contraire, votre
graphisme doit se mettre au service de votre information, et
rester discret et utile. Comme partout, comme ailleurs,
comme toujours (ce n'est pas parce que le web est tout neuf
qu'il faut oublier ce qu'on a appris depuis le temps des
moines-copistes, foi de maquettiste), le graphisme de votre
site doit se soumettre à trois
priorités : lisibilité, hiérarchie
de l'information, unité de la mise en page. C'est
à cette condition seulement qu'il remplira
efficacement sa mission fondamentale : guider
l'il pour faciliter la lecture, la
compréhension et la mémorisation du texte.
[ Cette section 5.1 est
divisée en plusieurs fichiers : lisez donc
la
suite ]

Complétez cette section :
- Pour réviser la réflexion sur
l'architecture de votre site, voyez le chapitre 3 -
Les éléments de
l'architecture
- Une grille de lecture de sites est proposée au
par. 6.1.1 - Analyse de
sites
- Le graphisme contribue à une ergonomie
réussie : voir l'annexe 3 - Ergonomie
sur le web

Notes
(1) Pour le sensationnalisme, voyez le site
de Paris-Match, en cohérence avec la version papier
:
http://www.parismatch.tm.fr/
Plus sobre, le site du Monde diplomatique :
http://www.monde-diplomatique.fr/
(2) Voir la présentation de
l'ergonomie au par. 3.7 - Ergonomie sur
le web, et le développé en annexe
3. En bibliographie, vous trouverez les
références du livre de Jakob Nielsen, l'un des
gourous (auto-proclamé) nord-américains de
l'ergonomie.
(3) Les ouvrages que j'ai lus n'abordent
pas (encore) les spécificités du graphisme
pour le web. Ils mêlent conseils de bon sens (comme
ici), astuces techniques et innovations visuelles qui
peuvent vous être utiles. 
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