3 - LES ÉLÉMENTS DE
L'ARCHITECTURE
3.1 - Quelles
informations pour quel public ? (internet et
intranet
3.2 - Structure claire
et logique
3.3 - Navigation
intuitive et adaptée
3.4 - Une page
d'accueil... accueillante
3.5 - Capacité
d'évolution, version complète
3.6 - Mise à
jour fréquente
3.7 - Ergonomie sur le
web
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Chapitre 3
Les éléments de
l'architecture
Introduction
Un site web (je parle ici bien de site,
c'est-à-dire d'un ensemble de pages articulées
entre elles, autour d'un thème commun) est un monde
nouveau, à quatre dimensions. Largeur et hauteur sont
celles définies par l'écran du lecteur, elles
peuvent proposer plusieurs espaces de qualités
informatives diverses ; la profondeur est
créée par la navigation hypertexte, qui permet
de se déplacer de façon libre, dans tous les
sens, tel la pièce du roi, dans les échecs, et
d'une case (d'un "clic") à la fois ; le facteur
temps, enfin, est une donnée fondamentale, car un
site doit être à jour, évoluer, traquer
l'obsolescence. Imaginez comme cet ensemble est complexe :
commençons donc par réfléchir dans ce
chapitre à ses données constitutives.
Voyons par exemple l'importance de la structure et de la
répartition en rubriques. "Toute l'information y est,
mais comment y accéder ?", se demande le pauvre
lecteur (vous ? moi ?) placé devant une
page d'accueil confuse. Quels principes de rangements tordus
ont été imaginés par les auteurs du
site, pour enfouir dans un endroit inaccessible les
coordonnées précises recherchées ?
Avez-vous déjà cherché, sur le bureau
d'un collègue, la dernière circulaire du
département des Ressources humaines ? C'est la
même sensation de "mais comment peut-il s'y retrouver,
parmi ce désordre"... Autre cas, typique lui aussi :
vous avez entendu parler d'une association qui a l'air
intéressante, et pensez qu'une balade nez au vent sur
son site vous en apprendra plus. Là, je vous
proposerais plutôt l'analogie d'une après-midi
au Musée des techniques avec votre nièce de 12
ans. Que la visite y soit plus ou moins agréable,
commentée, pédagogique, animée, claire,
structurée, et vous ressortirez enchanté(e)s
par votre science toute neuve, ou déçu(e)s par
une promenade aussitôt oubliée.
Différentes sciences peuvent être
mobilisées pour la réalisation de sites web,
lorsqu'on s'attelle aux difficultés soulevées
par une judicieuse présentation de
l'information :
- pour l'organisation de l'information, les techniques
documentaires utilisées par les
bibliothécaires et les documentalistes ;
- pour l'efficacité de la navigation, les
réflexions sur les relations homme-machine,
l'ergonomie, en particulier celle des logiciels ou celle du
design ;
- pour l'efficacité de la mise en écran,
les techniques de la signalétique peut-être
plus encore que celles de mise en page, puisqu'il faut se
déplacer dans trois dimensions ;
- pour la balade hypertexte, les connaissances
utilisées dans l'organisation de l'espace d'une
exposition, d'un musée ou... d'un
supermarché !
- pour l'écriture des textes, certaines techniques
journalistiques visant à fournir une information
à plusieurs niveaux, accessible par différents
degrés d'attention (survol des grands titres, ou
plongée dans un détail expliqué en
encadré)...
Voyez comme ces techniques sont variées ! C'est
que, pour le lecteur, le web se distingue de
l'imprimé par une approche de l'information non
linéaire (1). Sa lecture du site
s'appuie sur des pages tout à la fois
indépendantes et interconnectées, auxquelles
il a accès selon un parcours qu'il doit pouvoir
définir lui-même. Si l'organisation de
l'information est confuse, il se sent rapidement perdu, et
cette impression négative lui ôte la
tranquillité d'esprit nécessaire à
l'acquisition d'informations : il ne lit pas, oublie ce
qu'il a lu, ne reviendra plus.
Un site web n'est donc pas une simple transposition de la
communication papier. Il faut savoir utiliser les
spécificités du média, en reformulant
son discours, en le réorganisant. Et utiliser les
spécificités du web, ce n'est pas remplir
votre écran de gadgets, c'est au contraire tout
mettre en uvre pour que le média disparaisse,
s'efface, au profit de la délivrance efficace
(claire, simple, facile à trouver et à
mémoriser) de l'information à votre
lecteur.
Voilà le but de ce chapitre : vous convaincre
qu'il est indispensable, vu la complexité et la
richesse potentielles d'un site web, de déterminer la
structure et la hiérarchie des différents
éléments, et ce que seront les méthodes
d'obtention de l'information, à partir de ce qui aura
été défini comme étant la
mission du site, et en tenant compte à la fois du
point de vue de l'initiateur du site (votre association) et
des besoins des différents lectorats
envisagés. Et je tâcherai de vous aider
à organiser votre réflexion.
Les pistes proposées dans ce chapitre vous
sembleront peut-être élémentaires,
simplistes, voire indignes d'y consacrer ne serait-ce qu'un
peu de temps. Ne vous y trompez pas : jamais quelques
ébauches de pages web griffonnées, ou le plus
performant des codes HTML ne pallieront une réflexion
insuffisante sur le(s) lectorat(s) visé(s),
l'organisation de l'information ou les objectifs de votre
site.
J'ai cherché, dans ce chapitre, à
définir les différents éléments
participant à la conception de votre site, et
à préciser leur importance et leur fonction.
Pour faciliter la réalisation elle-même, j'ai
repris dans le chapitre 6 les principaux thèmes
évoqués, en les classant en différentes
étapes chronologiques. Une balade du
côté de l'annexe 3 - Ergonomie sur le web,
vient utilement compléter ce chapitre.
Comme il me fallait un ordre pour ce livre, j'ai choisi
d'aborder ici les thèmes de réflexion, et de
laisser pour le chapitre suivant (ch. 4 - L'animation du
site) la composante humaine, en l'occurrence qui va
réfléchir...

Complétez cette section :
- Détour profitable par l'annexe 3 - Ergonomie
sur le web.
- Le par. 6.1 reprend les grands principes de ce chapitre
3 pour les réunir dans Une
méthode pour la conception et la
réalisation.
 
Notes
(1) On peut aussi prendre en compte notre
manque d'habitude : nous n'avons pas encore, comme c'est le
cas pour d'autres médias comme le livre, la presse ou
la télévision, de culture de lecteur du web.
Et les codes de communication ne sont pas non plus encore
fixés...

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