Conception, suivi et animation d'un site web associatif


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5 - QUELQUES CONSEILS DE RÉALISATION

5.4 - Les textes

5.4.1 - Rédaction

5.4.2 - Visualisation

• 5.4.3 - Conversion en HTML


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5.4 - Les textes

On n'écrit pas pour le web comme on écrit pour le papier. La lecture à l'écran est plus pénible pour les yeux, plus lente (on estime la différence à 20 %) et nous n'en avons pas l'habitude. Alors, le lecteur "scanne" l'écran, c'est-à-dire qu'il survole le texte à la recherche de l'information désirée.

A la différence du livre, votre lecteur n'a pas en main un objet unique, il ne peut se faire une idée du volume total d'information, ni mener une lecture linéaire. Au contraire, le lecteur "fabrique" sa propre quête grâce à une série d'informations à la fois morcelées et inter-dépendantes. Le morcellement, c'est vous qui en fixez les grandes règles lors du choix des rubriques. A l'intérieur de celles-ci, vous allez de nouveau devoir définir, différencier les unités d'information selon le principe : une unité = une idée = une page web. De cette manière, vous vous assurez que toutes vos pages proposent du contenu mais aussi qu'elles sont suffisamment spécifiques pour être organisées, proposées et trouvées efficacement. Imaginez donc votre thème comme proposé sous forme de fiches : la "reliure" qui les unit est fournie par une présentation homogène (grâce au graphisme) et une interconnexion entre les pages (grâce à la navigation). Souvenez-vous que votre visiteur ne lira peut-être qu'une page : ne craignez pas les redites, car l'information doit pouvoir fonctionner de manière autonome, et multipliez les invitations à la visite d'autres textes complémentaires.

Ceci étant posé, je vous propose ici deux directions pour étudier le texte : sa rédaction, d'une part, sa visualisation, d'autre part. Pour la rédaction, vous aurez prévu une ou plusieurs personnes à la plume facile, ayant le temps et le goût de rédiger les textes nécessaires. Prévoyez aussi un relecteur avec une bonne orthographe (on ne corrige pas bien les textes que l'on a écrit soi-même), et que l'un des rédacteurs (s'ils sont plusieurs) travaille à unifier le style sur tout le site. Donnez une fourchette de longueur aux rédacteurs : pas plus d'un A4 par page web, par exemple (on ne lit pas longtemps, en ligne).

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5.4.1 - Rédaction

Sur les spécificités de la rédaction pour le web, Jakob Nielsen et Jonathan Fox ont écrit un texte très intéressant, dont je vous propose ici un résumé. L'original (en anglais) est disponible en ligne (21).

- La lecture sur écran est difficile, de 20 % plus lente que sur papier, et l'attention moins soutenue : Nielsen conseille d'écrire moitié plus court pour la version web que pour la version papier. Soyez bref, factuel. Afin de faciliter la recherche de l'information, vous placerez le plus important en haut de la page.

- Soignez votre style afin qu'il reflète le ton de votre association. On peut se permettre un style un peu familier, habituel sur l'Internet, et quelques plaisanteries, mais attention, il arrive souvent que le lecteur vous prenne au mot.

- Près de 80 % des lecteurs du web, lorsqu'ils sont à la recherche d'une information, ne lisent pas de manière linéaire : ils "scannent" le texte, sautant d'un sous-titre à l'autre pour trouver rapidement leur bonheur. Structurez votre texte, divisez-le en paragraphes introduits par un sous-titre. Le titre de chaque page doit clairement en indiquer le contenu. Organisez le contenu de votre texte de manière à ne pas avoir plus de 3 niveaux de sous-titres.

- Une autre astuce consiste à ne présenter que les conclusions, dans votre texte principal, et à utiliser les liens hypertextes pour mener aux développements se trouvant sur des pages secondaires.

- Vous pouvez mettre en valeur les mots importants, mais pas plus de 2 ou 3 à la suite, afin qu'ils puissent être captés d'un seul coup d'œil. Accentuez le texte en le mettant en couleur (mais pas celles utilisées pour les liens, actifs ou visités) ou en gras. Evitez les textes qui bougent, rapidement fatigants à l'œil.

- N'abusez pas des liens dans le texte, qui ralentissent la lecture et distraient.

- Une technique venue du monde journalistique : chaque paragraphe doit contenir une idée et une seule, et vous pouvez commencer votre page par un texte "chapeau" contenant l'idée principale (la conclusion) et un bref résumé des idées abordées dans le corps de l'article.

- Les habitudes de lecture en "scan" invitent à multiplier les listes, qui sont en outre plus lisibles organisées verticalement qu'horizontalement. Mais ne dépassez pas 9 termes à l'intérieur d'une énumération, et 1 niveau de sous-liste.

- Les termes évoquant directement le web sont à éviter, comme "cliquez ici", "suivez ce lien", "ce site web". Le contenu du site doit pouvoir être lu sur papier, sans faire référence à la technique.

Voilà donc pour les propositions de J. Nielsen et J. Fox. Je reprends ici possession de mon clavier pour ajouter que le haut de l'écran est la partie la plus lue de chaque page : sous l'espace réservé à l'en-tête, qui ne doit pas être trop important, proposez rapidement et efficacement, dans l'espace informatif, vos idées principales. Souvenez-vous également que votre texte, sa présentation, son agencement, son style, participent à la qualité ergonomique de vos pages. Prenez en compte que votre lecteur est sans doute francophone, mais peut-être pas de votre culture : évitez les allusions, les abréviations et les clins d'oeil trop locaux. Pour que votre texte puisse être lu une fois imprimé, vous pouvez prendre l'habitude d'écrire les URLs des sites extérieurs en clair (comme ici, dans les notes), ou de détailler la rubrique de votre site vers laquelle mène le lien, si c'est un lien interne à votre site (comme ici, dans les notes "Complétez cette section").

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5.4.2 - Visualisation

Avec le langage HTML et les navigateurs actuels, le rendu à l'écran du texte simple est difficile, voire impossible à maîtriser. Vous ne pouvez pas contrôler le type ni la taille du caractère utilisé pour visualiser vos textes : c'est le lecteur qui paramètre son navigateur. Oubliez donc, pour le moment, les textes calés trop soigneusement autour d'une illustration, ou trop serrés dans un tableau, car le navigateur pourrait détruire votre bel agencement. Lorsque vous vous êtes décidé pour une mise en page, faites des essais de vos pages avec des caractères et des corps différents. Certaines modifications récentes du langage HTML, comme les feuilles de style, proposent de nouvelles pistes pour faire contrôler l'apparence des textes par le serveur. Mais elles ne sont reconnues qu'à partir des versions 4 de Netscape (qui propose aussi, dans ses préférences, de les désactiver...) et d'Internet Explorer.

Pour le choix des typos utilisées dans le texte, je vous recommande de n'utiliser, dans votre balise HTML <font="...">, que les polices installées par défaut, en indiquant, pour chaque grande famille, les équivalents présents tous les systèmes d'exploitation (Mac, Windows, Unix...).

Voici les noms de ces polices :

Mac (et la plupart des Unix)

Windows
Police à empattements
Times
Times New Roman
Georgia *
Police "bâton"
Helvetica
Arial
Georgia *
Police "à chasse fixe" généralement utilisée pour indiquer les URLs
Courier
Courier New

(*) Polices développés par Microsoft pour la lecture à l'écran

Vous avez bien sûr également la possibilité de présenter vos titres sous forme d'images (par exemple pour les en-têtes, la navigation ou l'indication de la rubrique visitée). Mais n'oubliez pas que les images sont beaucoup plus lourdes que le texte, et qu'elles ne sont pas indexées par les moteurs de recherche. Je conseillerais de n'utiliser cette technique que pour votre en-tête et la barre de navigation (à condition de doubler cette dernière par une navigation en texte seul, pour les internautes coupant le chargement d'image), et de la proscrire pour les textes, pour les mots importants que vous avez intérêt à faire indexer par un moteur de recherche. N'oubliez pas de rédiger la balise <alt>, pour toutes ces images.

Dans le corps du texte, proscrivez les textes écrits tout en majuscules, car celles-ci sont moins déchiffrables à l'œil que les minuscules ; de même, les textes en italiques ne sont pas non plus très lisibles, sur le web, à cause de la pixellisation de l'écran : je préfère mettre les longues citations entre guillemets et garder les italiques pour les noms d'ouvrage ou de journaux, comme le recommande le code typographique français.

Calez votre texte à gauche, plutôt que de le justifier, car le HTML n'est pas capable d'effectuer de césure (de couper les mots) et vous allez vous retrouver avec des lignes toutes mitées, c'est-à-dire remplies de blancs démesurées.

Pages courtes ou pages longues ? Les pages longues sont lentes à charger, indigestes à lire, mais l'information, moins éparpillée, est plus facile à mettre à jour pour vous, et à imprimer si votre lecteur envisage une lecture à tête reposée. Certains recommandent de ne pas dépasser une hauteur de 5 écrans (24 lignes par écran, en moyenne). Les pages courtes, elles, sont plus adaptées à une information très précise : le lecteur aura plaisir à trouver rapidement son bonheur sans devoir lire trop de texte, mais son modem peinera à charger plusieurs petites pages. Attention à la multiplication de pages avec trop peu de contenu !

Si un texte est très long, il faut prévoir de le morceler, en respectant la structure du texte, bien sûr. Prévoir une navigation type "page suivante", "page précédente", et indiquer le nombre de pages total (par exemple 2/4 : la deuxième page d'un total de quatre). Lors du découpage du texte, pensez également à l'intérêt que peut avoir le lecteur à l'imprimer en entier. Si vous ne voulez pas le détailler, ou si vous voulez proposer une version intégrale pour l'impression, prévenez vos lecteurs de la lenteur du chargement en indiquant le poids du fichier en kilo-octets.

Enfin, et puisque nous parlons de texte, on trouve actuellement sur le web trop de sites bourrés de fautes d'orthographe. Munissez-vous d'un bon dictionnaire orthographique (22), imprimez vos textes pour les corriger (on ne relit pas bien sur écran, c'est connu), et faites-les relire par un(e) ami(e) à l'œil neuf (car on ne corrige pas bien ce que l'on a soi-même écrit). Pensez à utiliser les espaces insécables (c'est-à-dire les blancs qui soudent le mot précédent au suivant) pour éviter que les différentes tailles de fenêtre séparent les chiffres de leurs unités (18 - %), ou renvoient les signes de ponctuation précédés d'un blanc (: ; ! ?) en début de ligne.

5.4.3 - Conversion en HTML

Un problème épineux, avec les textes, réside dans le format dans lequel ils se trouvent. D'abord, ils ont parfois été édités, pour une même association, avec différents logiciels : traitement de texte, tableur, logiciel de mise en page. Il faut donc extraire le fond pour l'enregistrer dans un format unique. Il peut aussi arriver qu'ils vous soient communiqués par un logiciel de traitement de textes dont vous ne possédez pas la bonne version sur votre ordinateur, comme dans le cas où vous recevez des textes en fichier attaché, par e-mail, depuis vos structures de base. La plupart des logiciels de traitement de texte proposent un enregistrement au format RTF ("rich text format") qui permet de conserver l'enrichissement typographique (gras, italique, corps différents), ou au format "texte seul", qui, lui, élimine les enrichissements : ces deux formats sont relativement universels, c'est-à-dire lisibles par tous.

Au moment où vous réunirez tous les textes sources, cherchez au préalable le format le plus pratique pour réaliser plus tard la conversion en HTML. Faites des essais avec votre éditeur HTML, pour trouver le format propice à une intégration simple. Et notez soigneusement la procédure utilisée (format d'enregistrement, intégration dans le gabarit HTML), elle appartient au cahier de réalisation et de suivi. Le même problème (la recherche d'un format de transfert compatible) se posera si vous travaillez avec un prestataire qui vous demandera certainement de lui fournir des documents source numérisés.

Voyons le cas où votre association génère de gros rapports, que vous désirez proposer en ligne. Le premier écueil, c'est leur conversion, depuis le logiciel de traitement de textes, en pages HTML. Il existe des petits logiciels en shareware (23) appelés "rtf-to-html" qui vous font ça tout seuls, ou presque. Il vous suffit d'enregistrer votre fichier au format .rtf (format disponible sur tous les bons traitements de texte, dans la fenêtre "enregistrer sous...") : le logiciel, rapidement, crée les pages HTML avec la possibilité de modifier quelques attributs de présentation, il morcèle les gros fichiers en plusieurs pages, en plaçant des liens "page suivante", "page précédente", il crée la table des matières (si vous avez pris soin d'agrémenter votre texte de niveaux de titres)... J'ai eu l'occasion d'en tester une version "faite maison" par un informaticien, c'est indispensable et incroyablement pratique quand on a des textes longs.

Qui dit gros rapports dit lecture inconfortable à l'écran. Il convient sans doute d'en proposer une version "à lire au lit", ou dans l'autobus, ou à la cantine. Ou tout simplement à lire en se déconnectant, pour faire des économies. Vous pouvez donc envisager d'en proposer une version intégrale, unique, que vos lecteurs téléchargeront sur leur ordinateur, afin de l'ouvrir localement ou de l'imprimer. Là, soit vous le proposez au format .html, qui est universel, soit vous choisissez l'une des deux solutions suivantes :

  • le format .PDF

Pour vos lecteurs, ce format est accessible grâce au plug-in Acrobat Reader qu'ils téléchargent gratuitement sur le site d'Adobe (24). Ils peuvent alors soit visualiser votre texte en ligne, soit enregistrer le fichier sur leur machine, pour le consulter ou l'imprimer hors ligne. L'intérêt de ce format est qu'il préserve la mise en page du texte, propose les liens s'il y en a, et comprime les documents afin que le résultat ne soit pas trop lourd. Le problème est que, pour le créer (la procédure de réalisation est très simple), il faut que vous achetiez le logiciel Acrobat, au modeste prix de... 2500 FF ! N'oubliez pas d'indiquer, dans votre FAQ (ou sur chaque page proposant ce type de document), l'adresse où les lecteurs qui ne le possèderaient pas peuvent télécharger le plug-in.

  • le format .RTF

Vous pouvez proposer vos rapports au format .rtf, un format "texte" accessible (normalement) à tous les traitements de texte, et qui conserve la mise en page (attributs de typographie, niveaux de titres, tableaux...)

Evitez bien sûr les fichiers textes en .DOC, qui ne sont lisibles que par des ordinateurs sous Windows, équipés du logiciel Word à la version que vous même possédez, ce qui est loin d'être universel !

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Complétez cette section :

- Elaborez une politique d'utilisation des liens : voyez le par. 5.5 - Les liens.

- Le poids des images est abordé au par. 5.6 - Les images.

- Pour en savoir plus sur les méthodes d'indexation des annuaires et des moteurs de recherche,voyez le par. 4.6 - Lancement du site.

- Il se peut que vous receviez des textes des structures de base de votre association : voir par. 4.3.1 - Participation des structures locales

- Le cahier de réalisation et de suivi est abordé au par. 6.2.2.

- Les relations avec votre agence sont traitées au par. 6.3 - Travailler avec un prestataire.

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Notes

(21) Sur le site de Sun (en anglais) :

http://www.sun.com/980713/webwriting/

Voir également un article de Crawford Kilian, "Effective web writing" (en anglais) :

http://www.webtechniques.com/archives/2001/02/kilian/

(22) Voir en bibliographie, Contenu > Dictionnaires orthographiques

(23) "Logictran RTF Converter version 5" est un (le seul ?) shareware (70 US$ pour une version mono-utilisateur, tarifs dégressifs pour achat groupé) qui fonctionne sur les plate-formes Mac, Windows et Unix. Vous pouvez en télécharger assez facilement un exemplaire de démonstration, valable 30 jours.

Il fonctionne à partir d'un fichier Word, dans lequel on a appliqué des feuilles de style "Titre 1", "Titre 2", etc., aux titres, sous-titres, et qu'on a enregistré au format .RTF. Logictran prend le fichier .RTF et le transforme en fichier HTML, selon les paramètres que vous lui indiquez : couleur de fond de page, présence ou non d'une table de matière en tête ou en pied de page... Et surtout, si vous avez de gros documents, vous pouvez préciser à quel niveau de "titre", Logictran morcèle le document (par exemple, chaque fois qu'il rencontre un "titre 3", il commence une nouvelle page HTML). A partir de ce morcèlement, il génère une table des matières avec des liens directs vers les fichiers générés.

Après avoir téléchargé et installé le logiciel, cliquez sur l'icône "r2net" (ça n'est pas évident) pour lancer votre travail. Je trouve que sa manipulation n'est pas très intuitive (en particulier pour enregistrer les préférences), mais vous serez sans doute plus malin que moi : et l'intérêt, pour la mise en ligne de gros documents, est inestimable.

http://www.logictran.com/index.html

Sur le site associatif Admiroutes, est également proposé un logiciel, gratuit, en français, avec les mêmes fonctionnalités. Voir "Le guide-âne du webmestre : Conversion de word en HTML" (Version W95/W98/NT et Linux 2 (ELF) :

http://www.admiroutes.asso.fr/webmestre/word.htm

(24) Sur le site d'Adobe :

http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep2.html 
         
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"Conception, suivi et animation d'un site web associatif" - Eve Demazière - Décembre 1999 - eve@internatif.org
http://www.internatif.org/eve/serveurs/5_4.html - Mis à jour : Mardi 10 février 2004