Retour vers l'accueil Eve Demaziere - Webmaîtresse - Conception et dynamisation éditoriale de sites web

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Conception, refonte de sites web :
la méthode de la conception participative

Dernière mise à jour le 5/05/10 - Pages : 1 | 2 | 3

3. Ecueils, et mesure de la réussite

Voici les écueils sur lesquels j'ai trébuché, et les solutions imaginées :

- ça n'avance pas, l'équipe se lasse, ne fait pas sa part du travail : elle n'a pas compris qu'il s'agissait d'un projet à long terme (plusieurs mois), et qu'elle allait devoir participer. A moi de la redynamiser, voire de la recomposer. La variable "temps" n'est absolument pas mesurable : tout le projet repose sur le dynamisme de l'équipe, sa réactivité. Un projet raté le sera parce que la réflexion, en particulier dans les étapes de rubricage et rubrique technique, n'aura pas été menée à terme, par manque de temps.

- Mes interventions sont pénibles (variante : je ne prends pas suffisamment en compte ce que veut l'équipe de conception). C'est le signe que mes champs de compétences ne sont pas reconnus. Incroyable le nombre de gens qui pensent que, puisqu'ils cliquent sur des liens hypertextes, ils sont capables de réaliser des sites web. Ils lisent le journal et ne s'imaginent pas pour autant rédacteur en chef, pourtant… J'ai parfois du mal à établir l'importance de mes domaines de compétence, et à défendre les décisions qui en dépendent. Or l'ergonomie, ou la charte graphique, ont les mêmes caractéristiques : on a réussi quand ça semble évident. Sauf qu'il faut beaucoup de savoir-faire, pour réaliser quelque chose de simple et d'efficace.

- Pas moyen de finaliser la charte graphique, il y a toujours quelque chose qui ne va pas : attention, pour une simple question d'organisation de l'espace, ou de couleurs, c'est l'ensemble du projet qui peut être remis en question (et plusieurs semaines de travail productif). On peut proposer, si un budget peut être dégagé, l'intervention d'un graphiste extérieur, qui fera un prototype sur Photoshop : charge à moi de veiller à ce qu'il travaille avec les éléments déjà déterminés (rubricage, principes de navigation, éléments de localisation, normes techniques pour l'hébergement, etc.). Ceci posé, l'équipe fonctionnera en solo avec lui.

- "Tous ces fichiers textes, ça ne sert à rien, je n'y touche pas" : le document de conception/réalisation n'est donc jamais mis à jour. Dommage, voilà un site qui finira bricolé à la volée, selon l'air du temps. L'homogénéité des pages et la clarté de l'organisation de l'information en pâtira, l'internaute perdra confiance. Et si la personne qui met à jour les pages s'en va, sa remplaçante, manquant d'une documentation complète, aura le plus grand mal à mettre à jour correctement le site. C'est peut-être le but ?…

- "ça ne marche pas" : comprenez "je n'y arrive pas, malgré de nombreuses formations". Parfois la personne-ressource chargée de l'aspect technique a été mal choisie. Il faut une certaine maîtrise de la technique, pour réaliser des pages web qui marchent. Et le goût nécessaire pour la technique et la rigueur n'est pas universel… Un outil de WCM peut aider, en supprimant le long apprentissage du HTML.

- le site n'est pas alimenté, il végète : la meilleure technique du monde ne palliera pas une absence de volonté, ou de besoin, de communiquer, et à un réseau interne non réactif.

Voici maintenant quelques commentaires qui m'ont fait rosir de plaisir ("la conception participative, ça marche !") :

- "avec le nouveau site, c'est bien plus facile de travailler" : un intervenant extérieur ne pensera pas, parmi les publics-cibles du site, à satisfaire les besoins des personnes du service chargées de renseigner l'extérieur, ou qui ont besoin d'une base d'information interne pour leur propre travail. Une équipe de conception issue du service demandeur intégrera ces besoins sans même s'en rendre compte.

- "avant, j'avais le plus grand mal à obtenir l'information à mettre en ligne ; maintenant, les responsables font la queue devant mon bureau, pour mettre à jour leur rubrique" : le réseau de communication existe et fonctionne, le site est le reflet d'une vraie vie interne.

- "je reçois quantité de courriels de félicitations, pour la richesse de l'information proposée sur le site web" : il y avait autant d'informations sur la version précédente du site, mais elle est maintenant mieux organisée, plus facile à lire, et de ce fait le travail du service est vraiment mis en valeur. Si ces courriels émanent de lecteurs d'autres sites de la même branche, c'est encore mieux : l'équipe de conception connaît les sites de la profession, et en a reproduit les usages ; elle est fière d'être louée par ses pairs.

- "fastoche, la mise à jour d'un site web !" : oui, à condition de le connaître comme sa poche, et d'avoir prévu, en terme de mise à jour, une charge de travail convenable.

- "je reçois bien plus de demandes qu'avant" : ah, ça, bien sûr, il ne fallait pas donner votre adresse électronique, ni proposer de formulaire en ligne… Maintenant que le site web remplit correctement ses fonctions de communication, le succès arrive, et avec lui ses contraintes.

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Adam
   
 

Merci à Rodolpho Arellano, pour sa vision du paradis...
Ces pages sont optimisées pour tout le monde.
Eve Demazière | eve@demaziere.fr | http://www.demaziere.fr/eve/

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