Retour vers l'accueil Eve Demaziere - Webmaîtresse - Conception et dynamisation éditoriale de sites web

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Conception, refonte de sites web :
la méthode de la conception participative

Dernière mise à jour le 5/05/10 - Pages : 1 | 2 | 3

Ces dix dernières années, le web a changé, les sites web ont changé, les profils des acteurs du web ont changé : alors, forcément, la conception de sites web change. Voici pourquoi, et comment.

Comme conceptrice multimédia, j'ai participé à la conception ou à la refonte de sites pour différents services d'une grande institution, sites s'intégrant dans un portail global grâce à un cadre graphique commun dont les exigences sont peu nombreuses ; chacun jouit donc d'un espace de personnalisation "à la carte". En contrepartie, le service demandeur s'engage à le gérer de manière autonome.

Mon rôle consistait à accompagner le service demandeur dans la conception et la réalisation de son site.

Ce texte explique la méthode de conception participative, que j'ai perfectionné durant deux ans. Un grand merci à toutes les équipes qui m'y ont aidé par leur participation.

NB : cette méthode est entièrement indépendante de l'outil de réalisation des pages, qu'il s'agisse d'un éditeur de HTML statique ou de pages dynamiques générées par ce qu'on veut.

1. Evolutions nécessaires

Pendant longtemps, la création et la mise à jour des sites web ont été l'apanage de spécialistes : as du HTML, dans les premières années de l'internet, qui brodaient amoureusement leurs "pages perso" avec un éditeur de texte type NotePad ou BBEdit ; puis, dans les années 90, les "web agencies", ces agences de communication spécialisées dans le web qui détenaient et monnayaient fort cher le secret des "sites web qui tuent".

Plusieurs éléments de l'évolution du web de ces dernières années concourent à éliminer les professionnels de certaines sphères de la production. Ce sont :

  • La nouvelle orientation du rôle du webmestre : les sites web prenant de l'ampleur, le webmestre ne peut en assurer seul la mise à jour. Il délègue donc un certain nombre d'opérations - variable selon la technique utilisée - à des personnes généralement éloignées de la technique, et plus proches de l'information (ici les "personnes-ressources") ; sa fonction se recentre sur des thèmes de réflexion et d'action plus conceptuels (évolution des outils, cohésion éditorial du portail, animation du groupe des personnes-ressources, etc.) ;
  • Le développement des outils de "web content management" : plus besoin d'être un as du HTML, de nombreux outils existent (type PHP-Nuke, SPIP et autres blogues) qui permettent de mettre à jour un site web à partir d'un simple navigateur web (1) ;
  • La nécessité d'une mise à jour proche de l'information : les sites web ne sont plus de simples "cartes de visite", et ils sont de plus en plus nombreux. Pour être visibles, ils doivent donc être le reflet fortement spécialisé, personnalisé, d'un métier, d'une pratique, d'une offre. Ceci fonctionne au mieux lorsque le schéma de circulation de l'information "producteur"-"consommateur" est aussi direct que possible, sans intermédiaires ni délai.

En mélangeant ces trois ingrédients, on approche de l'idée qu'un site web, qui doit être fortement personnalisé et sera mis à jour par des personnes-ressources du service demandeur, doit également, lors de sa conception ou de sa refonte, s'appuyer sur une participation importante de ce même service.

Voici pourquoi.

Un bon site web, c'est un site utile. L'internaute-lecteur y trouve ce qu'il cherche, facilement, et l'information est correcte et complète. En terme de conception, d'aussi simples et évidents besoins nécessitent beaucoup de réflexion, de décisions et d'actions :

  • Déterminer les publics et le contenu : qu'ai-je à dire et à qui ?
  • Regrouper et hiérarchiser l'information, pour le ou les publics identifiés : où le public ira-t-il chercher l'information sur le site ? comment faire pour qu'il voit le principal ?
  • Mettre à jour, rapidement et efficacement.

On comprendra que personne mieux que le service demandeur ne saura identifier le(s) public(s), les besoins, l'importance respective des contenus. Quant à la mise à jour, elle sera efficace si elle est directe, et d'autant plus que la personne-ressource, ayant accompagné sa gestation, connaît son site sur le bout des doigts.

A quoi sert donc le concepteur multimédia, me direz-vous ?

Il apporte son expertise "outil", complétant l'expertise "métier" du service demandeur.

L'expertise "outil" comprend plusieurs aspects :

  1. la connaissance et la pratique des spécificités de l'outil web comme vecteur de l'information ;
  2. la connaissance des pratiques des utilisateurs (ou "internautes"), en particulier sous l'angle "comment inspirer confiance" ;
  3. La veille des "bonnes pratiques" pour la présentation de sites web (les modes changent vite) ;
  4. l'heureuse concrétisation - charte graphique, principes de navigation - des choix en terme de contenu, d'organisation et de hiérarchisation de l'information ;
  5. l'intégration du site dans le portail global : cadre graphique et fonctionnel global, espaces de choix vs. contraintes, passerelles vers l'information fournie par d'autres sites ;
  6. la connaissance des étapes nécessaires pour faire un bon site web, ne rien oublier, et avancer de manière sûre ;
  7. les connaissances techniques et graphiques nécessaires à la réalisation d'une charte graphique efficace, et des gabarits nécessaires à la réalisation des pages (il faut tenir compte des disponibilités internes, en terme de compétences et de temps) ;
  8. les connaissances nécessaires à la transmission du savoir pour la réalisation des pages (compréhension et respect de la charte graphique, spécificités de l'écriture pour le web (2), réalisation des pages et mise en ligne…), et l'assurance du suivi de la réalisation et de la mise à jour.

Les points 1 à 3 forment la facette "ergonome" de la profession (3) ; le point 4 complète les points précédents, avec une spécialisation d'architecte de l'information (4) ; le point 6 est un apport de type méthodologique ; le point 7 est purement technique, et le 8 pédagogique. On notera que le métier de concepteur multimédia, généralement réduit au choix des couleurs et des images et à la connaissance du HTML, est notablement plus complexe.

Le chapitre suivant fixe, dans l'exposition de la méthodologie, le cadre de la collaboration service demandeur/concepteur multimédia : que faut-il faire, et quels sont les apports respectifs à la réalisation commune.

Maintenant, la conceptrice multimédia, c'est " je ", c'est moi. Allez, au travail, ensemble.

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Notes

(1) Je dis bien "mettre à jour". L'installation et le paramétrage de l'outil nécessitent encore des compétences informatiques ; la réalisation du cadre pour la présentation structurée et graphique de l'information demandent des compétences de concepteur multimédia.

(2) Voir l'excellent site belge consacré à ce thème, " Redaction.be " : http://www.redaction.be/

(3) Présentation synthétique des spécificités de l'ergonomie pour le web sur ce site canadien : http://www.ergoweb.ca

(4) Beaucoup de littérature en Amérique du Nord, sur ce thème, dans de gros livres imprimés sur du papier. Une première définition de l'Office québécois de la langue française - pertinente mais un peu courte : http://www.olf.gouv.qc.ca/ressources/bibliotheque/dictionnaires/Internet/fiches/ 8367717.html. Et une version plus détaillées d'Ergolab "site de ressources en ergonomie web et logiciel " : http://www.ergolab.net/articles/architecture-information.php

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Adam
   
 

Merci à Rodolpho Arellano, pour sa vision du paradis...
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